Arthur Prévost

Arthur Prévost

Arret10 ArthurPrevostDe tous ceux qui parlent du carré Royal dans leurs œuvres, Arthur Prévost est celui qui en parle le plus abondamment. Contemporain de Germaine Guèvremont, Arthur Prévost s’est surtout fait connaître à titre de journaliste. Au cours de sa carrière, il a écrit pour plusieurs journaux dont Le Jour, Montréal Matin, Le Devoir et Le Petit Journal. Il a également travaillé pour CJSO, la radio soreloise dont il est l’un des fondateurs. Depuis 2007, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) remet une bourse2 qui porte son nom à un jeune journaliste afin que celui-ci puisse se perfectionner. Au cours de sa vie, Prévost participa également à l’émission télévisée «Les Insolences d’une caméra» à titre de figurant.

En tant qu’écrivain, Prévost a publié une dizaine d’ouvrages dont Les contes de Sorel. Il y raconte des histoires du Sorel des années 1940.

Ce livre est intéressant tant pour les descriptions de la vie citadine de ces années-là, faites par l’auteur, que pour les publicités des commerces de l’époque qui s’y trouvent. En effet, pour financer la publication de son livre, Prévost avait vendu des espaces publicitaires aux commerçants sorelois. Dans ses contes, Prévost évoque plusieurs lieux de la ville et parle entre autres du camp militaire de Sorel, du pont Turcotte, du carré Royal, de la patinoire de Saint-Joseph, du théâtre L’Éden ainsi que de quelques voies importantes dont le chemin Saint-Ours, le chemin Sainte-Anne et la rue Augusta qu’il surnomme «la rue Sainte-Catherine» de Sorel. Sous la plume de Prévost, on découvre une ville riche et active où tout semble possible.

Dans ses mots à lui, voici une description du carré Royal :

«Ce parc, qui mérite de porter le nom de "Royal" impressionne toujours. Est-ce ces arbres qui lèvent leurs grands bras effilés vers le ciel; est-ce ses nombreuses allées qui forment un réel drapeau Union Jack, est-ce les magnifiques maisons qui l’encerclent; est-ce la démarche, parfois nonchalante, parfois pressée des gens qui y passent? On ne sait pas. Tout semble converger vers un but : faire un magnifique coin blanc qui, en hiver jette de la lumière ou un magnifique coin de verdure qui rend l’été plus souriant. C’est un parc royal, il s’appelle "Royal", ses allées tracent dans la neige ou la verdure l’Union Jack3.»

Voici ce qu’il écrit sur le Chemin Sainte-Anne :

«Tout le long de ce chemin, on admire de jolies maisons de fermes et quelques résidences qui feraient la joie de bon nombre de citadins4.»

Dans le conte intitulé La joie du petit pauvre, Prévost évoque la rue Augusta :

«Très actif, il se demandait ce que l’on faisait le soir à Sorel, pour passer ultimement le temps. Durant quelques jours il regarda autour de lui, se promena sur la rue du Roi très populeuse avec ses magasins chics et sur la rue Augusta, "la rue Sainte-Catherine de Sorel" puis autour du magnifique parc dont il ne connaît pas encore le nom et dont les grands arbres l’impressionnent autant que les maisons qui l’encerclent. Puis ce fut l’hôtel de ville qu’il vit un soir et qu’il retourna voir un dimanche avant-midi. Et puis, ce furent les usines prodigieusement modernes et spacieuses dont il ne dit pas beaucoup de choses vu la situation internationale actuelle. En somme, tout lui sembla progressif dans cette ville. Pas un magasin vide à louer, pas un restaurant inoccupé. Un magnifique marché avec un théâtre où les spectacles, surtout ceux du mardi soir, sont de première qualité et le reste et j’en passe beaucoup5.»

Dans J’me trompe, il parle des hôtels de Sorel :

«Arrivé à Sorel, on cherche un hôtel. On a l’embarras du choix. Tout de même, cette recherche permet à nos quatre jeunes de visiter assez bien la ville, le parc, l’élévateur, les églises, les chantiers maritimes, les vitrines de la rue du Roi et des autres artères et le reste6.»

Finalement, dans Pour se saouler la gueule, Prévost fait allusion à Germaine Guèvremont.

«une Soreloise qui a déjà merveilleusement réuni dans un volume plusieurs pages sur Sorel et surtout sur Sainte-Anne-de-Sorel et quelques-unes des cinquante-deux îles. Et c’est avec un plaisir extrême qu’on lit la vie, qu’on vit la vie des Beauchemin7».

Voici quelques-unes des publicités de commerces sorelois de l’époque qui parsèment le recueil de Prévost :

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