Arrêt 12

Charles Gill

Arret12 CharlesGillCharles Gill est un poète, un peintre, un professeur de dessin et un conteur né à Sorel le 21 octobre 1871. Enfant, il habite la maison située au 73 de la rue du Prince. Son père, Charles-Ignace Gill, était avocat. Il a également été député à l’Assemblée législative provinciale. Il est intéressant de noter qu’il y a une rue Charles Gill à Sorel.

Enfant, Charles Gill aime se rendre à Odanak pour dessiner des têtes d’Abénakis. À 17 ans, il étudie les beaux-arts à Montréal. Puis, pour parfaire son art, il se rend à Paris où il fréquente des poètes dont Paul Verlaine.

Membre de l’École littéraire de Montréal, il y croisera notamment la route d’Émile Nelligan, qu’il appréciera particulièrement. Son œuvre picturale comprend «une cinquantaine de portraits, une centaine de paysages, un certain nombre d’études, d’esquisses et de copies, ainsi que trois cahiers de croquis datant des années 1889 et 18901». Quant à sa production littéraire, elle consiste en «58 poèmes, 95 écrits en prose, 13 pièces (ou fragments) du poème épique «le Saint-Laurent» [… et] 267 lettres retrouvées, qu’il a rédigées durant les années 1890 à 1918 et adressées principalement au poète Louis-Joseph Doucet2».

Deux toiles de Charles Gill : «Enfant Jean-Paul Bélanger», datant de 1911 et «L’arbre», datant de 1905.

Arret12 toile1   Arret12 toile2

Dans ses poèmes, où l’on sent une très grande influence des poètes romantiques, Gill ne parle pas de Sorel. Toutefois, dans sa correspondance, il décrit Pierreville et évoque les Abénakis. Voici sa description de Pierreville :

« La petite église qui se dresse au second plan, sur la côte, est l’église abénaquis. Pendant un siècle et demi, mes ancêtres y ont été baptisés et on y a chanté leur libéra. Là, pendant trente ans, mon arrière-grand-père Thomas Gill l’homme à la jambe de bois qui a défriché une terre a été maître-chantre. C’est dans cette église bien simple et toute blanche que j’allais à la messe, quand j’étais petit. Ah! Je me souviens… Je m’inclinais en tremblant quand les notes argentines de la clochette nous annonçaient le Sanctus3 ».

ENTREVUE AVEC Marc Mineau

  1. Charles Gill, Poésies complètes, Montréal, Hurtubise, 1997.
  2. Ibid.
  3. Charles Gill, Nouvelle Correspondance, Montréal, Guérin, 2008, p. 64.